VIVA!ArtAction
Lieux divers, Montréal, du 1e au 6 octobre 2013

Belinda Campbell proposait un spectacle clownesque ponctué de
gestes insolites et grotesques. Rythmés par le Boléro de Ravel, les mouvements
du clown vacillaient entre érotisme et humour, étrangeté et
absurdité. Le traitement de l’ensemble, rendu de manière mécanique, de
même que la lumière vive et crue qui éclairait la scène, nous plongeaient
dans une atmosphère désolée et sinistre. Un attrait mêlé d’inquiétude où
l’on observait le personnage se désarticuler, se métamorphoser, se déshumaniser.

De plus, la musique, toujours plus forte, toujours plus discordante,
donnait un aspect dramatique à l’ensemble. La figure traditionnelle du
clown a déjà été traitée par de nombreux artistes romantiques, modernes
et contemporains. Ses occurrences sont multiples et il en va de même pour
ses significations. Comme l’énonce Marine Van Hoof (< Ex-dieux, nouveaux
pitres >>,Vie des arts, vol.49, no 195, 2004), la fonction essentielle du clown
est d’offrir au spectateur un miroir. Qu’elle soit mélancolique, tragique,
poétique, joyeuse, nihiliste, triviale, grossière ou mortifère, la figure
clownesque est d’abord allégorique et échappe à l’histoire.

Esse, arts et opinions #80