Le silence de mon habit comme un cérémonial,
une élucidation d’idées claires,
en mon pouvoir de femme.

Performance
30 minutes
October, 2016
4 min. 40 sec. excerpt
Circa, Art Actuel, Montreal
Photos: Paul Litherland

Belinda Campbell’s performances appear as situational scenarios with characters that reveal and withhold at the same time. Although the costumes and accessories that define appearances such as the clown’s dress in Le bolero de bonnes boucles! (2012-2014) or the “coverall” in Le décatalogue (2016) project extravagance and extroversion, they also are extremely secretive, occulting something. In a very visual way, they show off. They seem to be a way of diverting our attention while hiding and concealing the performer’s body; in its disappearance, the performer’s body is transformed and protected.

With Le silence de mon habit comme un cérémonial, une élucidation d’idées claires, en mon pouvoir de femme (2016), Campbell again dresses in an “coverall,” but this time it is enhanced by both visible and invisible elements, some even laughable. The figure of the clown is never far away. It is interesting to note that the key signs of this character generally appear via accessories and make-up. These signs also are clichés that relate to the figure of the woman; moreover, at times they suggest a certain power – primarily through lipstick and high heels. Yet here neither make-up nor lipstick is present. No, the red is elsewhere; it is this element, clearly visible in the middle of the face that has the power to say: “this character is not me, and the gestures are not mine…” Sound intervenes then as an extension of the gestures, as an intangible and abstract expression; it is this language that is greater than speech and body movement. The sound is like a light reflecting on the concealing clothes – this light can’t do otherwise.

Nathalie Bachand
Translation and revision by Jennifer Macklem and Janet Logan
 
 
Le silence de mon habit comme un cérémonial,
une élucidation d’idées claires,
en mon pouvoir de femme.

Performance
30 minutes
octobre 2016
Extrait de 4 min. 40
Circa, Art Actuel, Montréal
Photos: Paul Litherland

 
Les performances de Belinda Campbell se présentent à nous comme autant de mises en situation et de personnages qui révèlent et retiennent tout à la fois. Si les costumes et les accessoires qui en définissent l’apparence – par exemple l’habit de clown dans Le Bolero de Bonnes Boucles! (2012-2014) ou le « coverall » dans Le Décatalogue (2016) – ont quelque chose d’extravagant et d’extraverti, ils sont aussi extrêmement secrets, ils occultent quelque chose. Très visuels – ils en mettent plein la vue –, c’est comme s’ils machinaient pour détourner notre attention car, parallèlement, ils cachent et camouflent le corps de la performeuse : dans son effacement, celui-ci est transformé, protégé.
Avec Le silence de mon habit (…), Campbell revêt à nouveau le « coverall », mais cette fois il sera augmenté d’éléments à la fois visibles et invisibles, voire même risibles – c’est que la figure du clown n’est jamais bien loin. Il est intéressant de noter que les signes-clés de cette figure se présentent généralement à travers accessoires et maquillage, lesquels sont aussi des signes-clichés de la figure de la femme et qui, au surplus, sont parfois assimilés à un certain pouvoir : rouge à lèvres et chaussures à talons à l’avant-plan. Or ici ni fard ni rouge à lèvres, non, le rouge est ailleurs : il est cet élément – bien visible au milieu du visage – qui a le pouvoir de dire « ce personnage n’est pas moi, et il pose ces gestes qui ne sont pas les miens… ». Le son intervient ensuite comme extension des gestes, expression intangible et abstraite de ceux-ci, il est ce langage qui excède la parole et le mouvement du corps. Le son est une lumière que contient l’habit qui cache – et cette lumière ne saurait se dire autrement.

Nathalie Bachand

 
 

Le silence de mon habit comme un cérémonial, une élucidation d'idées claires, en mon pouvoir de femme. from Belinda Campbell on Vimeo.